Les élu.e.s écologistes liégeois réagissent à la fermeture de la salle de consommation à moindre risques de Liège (SCMR).

Cette salle ouverte en 2018 permet quotidiennement à un peu moins de 150 personnes de consommer de la drogue dans une démarche globale de réduction des risques.

Depuis le mois de mars, Tadam, par la voie de son directeur, alerte les autorités locales sur le fait que la convention octroyée par la Ville de Liège permettant à la salle de fonctionner, allait prendre fin en date du 1er septembre. La ville n’y a pas donné suite. Estimant que la prise de risque d’un point de vue pénal était trop grand pour le centre sans autorisation de la Ville, la fondation Tadam a annoncé sa décision de fermer.

Si Willy Demeyer a indiqué que la Ville trouvera une solution d’ici le 5 septembre, le coordinateur général de Tadam ne s’attend pas à une avancée avant un mois. Ce délai pourrait suffire à voir le personnel qualifié de Liège se délocaliser à Bruxelles où une SCMR va bientôt ouvrir ses portes. Fermeture ou difficulté de réouverture, pour Ecolo le risque est clair : sans ce lieu, qui a fait ses preuves, le risque que des personnes soient victimes d’overdose sera plus élevé à Liège, ainsi que les nuisances sur la voie publique.

Quentin Le Bussy, chef de groupe Ecolo faisant fonction au sein du Conseil Communal liégeois réagit : « Comment expliquer à ces centaines d’usagers que le centre et tout l’appui qui leur était fourni s’arrête du jour au lendemain ? La ville de Liège ne peut pas faire marche arrière. Elle doit rester pionnière et solidaire des autres grandes villes qui insistent toutes sur ces politiques de réduction des risques et donc de protection tant des consommateurs, que de l’ensemble des citoyens. Les résultats sont visibles : il y a une vraie amélioration psychique et physique pour ces consommateurs depuis qu’ils ont passé la porte de cette salle de consommation à moindre risque. »

Olivier Bierin, député wallon et coprésident de la régionale de Liège questionnera la ministre wallonne de la santé Christie Morreale : « La Région Wallonne est de loin le plus gros contributeur au projet. Après trois ans de fonctionnement et des résultats positifs, il est nécessaire de se mobiliser contre cette décision ».

Nicolas Parent, député fédéral interpellera également les ministres de la Santé et de la Justice à ce sujet : « Un travail commun doit être fait au niveau fédéral pour permettre à ce type de projet d’être pérénnisé. L’intérêt en matière de santé est d’ores et déjà reconnu. La seule approche de la criminalisation des usagers de drogues renforce par ailleurs la clandestinité, l’isolement et donc les risques (overdoses, maladies, addictions,…) inhérents au mode de consommation. »

« La loi fédérale de 1921 sur les substances stupéfiantes n’est plus en phase avec notre temps, elle doit clairement être réformée » concluent les élus écologistes.