L’entreprise Weerts a présenté son intention de construire un gigantesque projet dans la zone « Fontaine » en bordure de Liege Airport, lors d’une réunion publique ce 1er juillet, dans un contexte où les plaintes relatives aux nuisances sonores de l’aéroport se multiplient.

Les chiffres donnent le tournis : 173 800 m² de surface de construction au sol, 255 500 m² de construction avec les étages, et une superficie totale du projet de 353 900 m². Mais aussi 345 quais de chargement pour camions!

Si on peut se réjouir à court terme de la création d’activités et d’emplois liées à un tel projet, il convient néanmoins de rester prudent quant à sa pérennité. En effet, selon la députée régionale Veronica Cremasco « à l’heure où les dérèglements climatiques se multiplient et où le Fond de relance européen vise la relocalisation de notre économie , on est en droit de se demander si poursuivre massivement dans cette voie du développement du fret aérien est un choix porteur ». Le député régional Olivier Bierin abonde en ce sens et ajoute « la Commission européenne travaille sur plusieurs propositions afin de respecter nos objectifs climatiques, telles que la taxation du kérosène ou l’inclusion des compagnies étrangères dans l’ETS, qui remettent en question le business model de l’e-commerce low cost ».

Pour Salvatore Falcone, échevin à Grâce Hollogne, « si socialement, ce projet est porteur d’emplois, au niveau local, les nuisances vont probablement augmenter, liées au bruit bien entendu, mais également au charroi des camions : tout nous laisse à pense que ce charroi augmenterait fortement. Nous regrettons que lors de la réunion d’information, aucun chiffre n’ait été avancé par l’entreprise. On s’inquiète aussi de l’artificialisation des sols sur une telle surface, pour l’écoulement des eaux et les éventuels débordements du ruisseau à proximité ».

Le calendrier envisagé par Weerts vise une obtention du permis de bâtir pour janvier 2022, alors que le permis d’environnement de l’aéroport, qui encadre l’ensemble de ses activités, doit être renouvelé dans le courant de l’année 2022. Une étude de mobilité est également en cours, portée par le SPW, dont il conviendrait d’attendre les conclusions.

Pour les écologistes, il est nécessaire de prendre le temps de la réflexion dans ce dossier, et d’attendre au minimum les résultats des travaux relatifs au permis d’environnement global de l’aéroport, qui préciseront les conditions d’exploitation, avant d’accepter un projet ponctuel d’une telle ampleur.