Dans son accord, le Gouvernement fédéral s’est engagé à « mener une politique active en matière d’égalité des genres et une politique volontariste qui s’attaquera aux déséquilibres structurels et historiques ». En lien avec cet engagement, le Conseil des ministres du 22 janvier 2021 a décidé de la mise en œuvre du gender mainstreaming au niveau fédéral.

Le gender mainstreaming n’est pas neuf. Suite à la conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue à Pékin en septembre 1995 et une recommandation du Conseil de l’Europe, la Belgique s’est engagée à intégrer cette approche dans toutes les étapes des politiques publiques : dans la conception, la mise en œuvre, l’application et l’évaluation. Cette volonté, on la retrouve dans la loi Gender Mainstreaming du 12 janvier 2007.

Les politiques en matière de gender mainstreaming partent du constat qu’il subsiste des différences entre les hommes et les femmes dans de nombreux domaines : économique, social, justice, santé, mobilité, prise de responsabilité, etc. Et que ces différences engendrent des inégalités en termes d’accès aux ressources et des discriminations à l’égard des femmes.

Le gender mainstreaming invite donc à regarder de près ces situations inégalitaires entre les hommes et les femmes ; en cas d’inégalité constatée, il s’agit de la réduire via des politiques et des mesures qui prennent en compte ces différences et leurs impacts.

Il est également important de considérer l’intégration de la dimension de genre dans une perspective intersectionnelle et en prenant en compte la diversité des identités de genre. L’intersectionnalité est un outil qui vise à éclairer les effets décuplés des discriminations systémiques liées non seulement au sexisme mais aussi au racisme, au classisme, à l’homophobie, à la transphobie, au validisme…

L’approche intersectionnelle permet de manière anticipative d’aller rechercher les failles et les obstacles d’une politique et d’identifier là où elle risque de ne pas percoler. Cette approche ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour enrichir l’approche du gender mainstreaming et en fait un outil de notre temps.

Afin que les politiques publiques que le Gouvernement mettra en place durant cette législature tiennent compte non seulement de l’ancrage structurel des inégalités entre les hommes et les femmes, mais aussi de la diversité des situations des femmes et des hommes de notre pays, la Secrétaire d’État Sarah Schlitz a organisé une très large consultation de la société civile.

Le 24 mars 2021, ce sont plus de 60 associations ou collectifs qui ont été invités à se rassembler dans le cadre de l’établissement d’un Plan fédéral gender mainstreaming pour la période 2021-2024. En effet, les associations de femmes jouent un rôle essentiel dans la mise en lumière des inégalités et des discriminations qui touchent les femmes. Elles sont pertinentes pour identifier ce qui dysfonctionne dans nos institutions chargées de soutenir les femmes dans l’accès à leurs droits.

Le gender mainstreaming… aussi au niveau local !

L’approche du gender mainstreaming s’applique à l’ensemble des politiques publiques et donc du niveau fédéral au niveau local… Mais comment mettre en œuvre cette approche au niveau local ? Voici quelques pistes :

  • S’assurer que la dimension de genre soit intégrée dans toutes les politiques, mesures et actions relevant des compétences des communes.
  • S’assurer que la dimension de genre soit intégrée dans le plan stratégique transversal ainsi que dans le pacte de majorité et la déclaration de politique communale.
  • Veiller dans le cadre des procédures de passation des marchés publics et d’octroi de subsides, à la prise en compte de l’égalité des femmes et des hommes et à l’intégration de la dimension de genre.
  • Mettre en place le gender budgeting c’est-à-dire analyser sous l’angle du genre l’impact de la politique budgétaire (dépenses et recettes) sur la situation respective des femmes et des hommes et ainsi allouer l’argent public le plus justement possible entre les femmes et les hommes.

 

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