Un mois. Il reste exactement un mois pour réagir au projet d’enfouissement de l’Organisme national des déchets radioactifs (ONDRAF). Ce projet consiste à enfouir au moins 13.600 m³ – soit l’équivalent de cinq piscines olympiques – de déchets hautement radioactifs dans notre sous-sol.

Ecolo s’oppose à ce projet, qui comporte de nombreux risques pour de trop nombreuses générations futures.

Et nous ne sommes pas les seuls: du côté de nos voisins immédiats, le gouvernement luxembourgeois s’est d’ores et déjà opposé au projet de l’ONDRAF.

Les Belges peuvent s’y opposer également. Les écologistes appellent les citoyennes et les citoyens à se mobiliser et réagir massivement à l’enquête en ligne, qui se clôture le 13 juin: https://www.ondraf.be/annonce-de-consultation-du-public

Voici à tout le moins trois raisons pour lesquelles Ecolo conteste ce projet :

1. Sur la forme et le moment, Ecolo dénonce la confiscation du débat en pleine crise du Covid-19. Vu que toute notre attention est légitimement braquée sur la crise sanitaire sans précédent que vit notre pays, beaucoup de citoyen·nes ignorent complètement le projet d’enfouissement. Aucune réunion publique ni panel d’experts n’est possible en ce moment. Or, un dossier aussi grave avec des conséquences sur des centaines de milliers d’années mérite un vrai débat public !

2. Aucune proposition concrète ! Sur le fond, le projet de l’ONDRAF est d’un flou absolu puisque l’on ne sait ni où exactement, ni quand, ni comment, ni avec quel argent, les déchets radioactifs seront stockés ! Pour l’ONDRAF, il faut accepter le principe d’enfouissement sans en connaître les implications concrètes. Mais pour Ecolo, il est hors de question de donner maintenant un chèque en blanc pour l’enfouissement (à l’exclusion de toutes les autres alternatives) sans avoir aucune donnée concrète sur ses incidences environnementales.

3. Non à l’irréversibilité ! Alors que les déchets resteront dangereux plus d’un million d’années, les orifices seront scellés à tout jamais, après une période de surveillance qui se limitera aux cent premières années. Le but de l’ONDRAF est bien à terme de fermer définitivement le stockage. Or, c’est ce principe même de la (non)récupérabilité des déchets qu’Ecolo souhaite éclairer et voir débattu ! Pour les écologistes, il est urgent de sortir de l’entonnoir dans lequel l’ONDRAF veut placer la décision alors que toutes les alternatives n’ont pas été suffisamment étudiées.

Notre solution ?

Face aux risques et surtout aux incertitudes inhérentes à la complexité d’un projet de stockage de matières radioactives sur un million d’années, il semble particulièrement inapproprié et immature de choisir maintenant une solution définitive. La vérité est qu’après 40 années de recherche, il n’existe toujours aucune solution « idéale » pour la gestion à long terme des déchets radioactifs.

C’est pourquoi il faut mettre en sécurité tous ces déchets radioactifs au plus vite dans des entreposages intermédiaires, sans compter sur les piscines qui fuitent ou entrepôts de combustibles usés à Tihange et Doel dont le temps de vie est limité. Aux Pays-Bas, par exemple, le gouvernement a décidé il y a plus de deux ans de reporter toute décision définitive à l’an 2100. Pourquoi ne pas appliquer le même principe en Belgique ? Nous avons tout autant que nos voisins du Nord le temps et le devoir de mener un large débat de société autour de cet enjeu engageant des milliards d’euros et des milliers de générations !