Ecolo veut faire des travaux du tram une opportunité pour développer la mobilité douce et durable, tout en évitant les difficultés inhérentes aux chantiers. Pour y parvenir, Ecolo propose d’adopter un Plan Liégeois Vélo supracommunal et de débloquer au niveau wallon un budget de crise de 30 millions d’euros pour l’arrondissement de Liège consacrés aux infrastructures cyclables pendant les 4 prochaines années.

“Une véloroute Huy-Visé et des liaisons vers les pôles d’emplois dans et autour de Liège”.

Sarah Schlitz : “La conférence des Bourgmestres de Liège recommandait la liaison CHB. Nous, élus verts de l’arrondissement, nous proposons des actions rapides, moins chères, en phase avec nos objectifs climatiques. Nous voulons la mise en oeuvre d’un Plan Liégeois Vélo”.

Veronica Cremasco d’enchaîner : “6 mois, c’est le délai qu’il reste aux Liégeois avant que les gros travaux pour l’aménagement du nouveau tram ne débutent. N’attendons pas que le tram soit là pour commencer à penser le reste des solutions de mobilité. Il y urgence aujourd’hui : les travaux du tram devraient se transformer en opportunité! Comme on le sait, ces travaux vont engendrer une série de ralentissements et de déviations. Anticipons-les et créons des liaisons cyclistes de qualité !

Sarah S : “Le PUM est une base timide. Soyons ambitieux. Je rêve d’une autoroute à vélo, le long de La Meuse, qui relie Huy à Visé en passant par Liège et le bassin sidérurgique. Ce sera du coup une solution rapide et sûre pour les travailleurs de la vallée afin de rejoindre leurs entreprises. Au Danemark, ça a pris moins de 10 ans. A court terme on peut déjà avancer.”

Veronica C : “Depuis la véloroute que Sarah évoque, il faut envisager un maillage cyclable cohérent pour qu’on puisse rejoindre les différents pôles d’emploi de la région. Par exemple, on sait que le zoning de Grâce Hollogne est assez mal desservi en bus. On pourrait imaginer un itinéraire qui relierait la N637 à la N3 en passant par Saint-Nicolas, Glain, Sainte-Marguerite. C’est d’ailleurs des propositions que Samuel Dufranne pousse au conseil communal de Saint-Nicolas”.

Sarah S: “Pareil sur la N3 à Fléron. Là, Claudy Mercenier, en tant qu’échevin de la mobilité, a fait un boulot remarquable en multipliant les aménagements pour le vélo un peu partout dans la commune : à Fléron le réflexe “je prends mon vélo…” devient réalité ! Mais dès qu’on franchit les frontières entre Fléron, Beyne-Heusay et Liège sur la N3, les contrastes sont saisissants : à Beyne les cyclistes sont confinés sur les trottoirs et à Liège ils risquent littéralement leur vie sur cette autoroute urbaine. Or c’est un accès principal à Liège et une connexion vers le reste de la vallée de La Meuse. C’est un axe qui pourtant est tout à fait aménageable !”.

D’autres solutions de mobilité, intermodales

Notons l’aménagement du parking P+R de Sainte-Walburge. On nous met un parking à vélo à côté de l’autoroute mais autour, les itinéraires sont peu développés, explique encore Veronica Cremasco. Il en est prévu un à Sclessin également. C’est bien mais il faut que les gens puissent aussi y arriver à vélo : développons l’axe Jemeppe, Tilleur, Sclessin, jusqu’au Val Benoit, tel que prévu par le PUM, mais sans attendre! L’enjeu ce n’est pas que de faire du cyclotourisme. C’est d’avoir des liaisons efficaces, rapides et sûres, qui concurrencent la voiture en terme de vitesse pour arriver au travail.”

Au-delà de ces solutions intermodales, il y a aussi des besoins importants pour les piétons en rénovant les trottoirs et renforcer la vitesse commerciale des bus avec les sites propres.

Bref Ecolo propose, plutôt qu’un CHB dont même la Sofico dit que c’est infinançable (600 millions d’€) un Plan Liégeois Vélo, supracommunal, 5 fois moins cher, et bien plus rapide à mettre en oeuvre. Nous voulons faire de Liège et sa région une ville qui soit pensée dans une vision intermodale et sortir du “tout-à-la-voiture”.

Pourquoi ça n’avance pas à Liège ?

Parce que la réflexion au niveau supra-communal n’existe pas vraiment dans l’arrondissement de Liège. La conférence des bourgmestres s’apparente davantage à une juxtaposition d’intérêts locaux qu’à un vrai organe de décision qui fonctionnerait de façon transparente et participative. Au contraire de la conférence des élus de Huy-Waremme, qui, elle, intègre les élus des différents partis pour construire ensemble une vision commune de l’arrondissement, au delà des clivages et des scrutins.

Mais les cyclistes, eux, n’ont rien à faire des frontières communales! Nous plaidons pour la mise en place d’une Commission Supracommunale Liégeoise du Vélo, intégrant des élus des différentes communes de l’arrondissement, mais aussi des acteurs associatifs et socio-économiques. Sa première mission serait d’actualiser le PUM pour rehausser les ambitions cyclables. Elle serait également en charge de l’adoption et de la mise en oeuvre du PLV.

La supracommunalité a toujours été au coeur du projet des écologistes. C’est d’ailleurs José Daras qui a mis en place les premiers outils régionaux en ce sens, insiste Veronica. Aujourd’hui ces outils sont progressivement concrétisés. Le PUM de Liège en est un exemple. Mais il reste du travail à accomplir pour qu’il soit rempli d’objectifs ambitieux qui amènent l’agglomération vers une politique de mobilité qui soit réellement progressiste.

Le vélo, une priorité d’Ecolo

Johan Tirtiaux, ancien responsable du GRACQ de Liège et candidat pour la première fois, fait du développement du vélo son cheval de bataille en politique. Son choix s’est naturellement porté sur Écolo “Sur 8 ans de militance vélo, j’ai pu constater qu’Ecolo est un des rares partis à avoir véritablement compris l’enjeu du vélo. Une enquête GRACQ – ULiège a montré qu’à Liège 6 personnes sur 10 utiliseraient davantage le vélo si des infrastructures de qualité étaient proposées ! Pour qu’un tel report modal se réalise il faut une vision et des moyens. ECOLO propose un nouveau Plan Wallonie cyclable assorti de moyens réellement ambitieux visant à atteindre, dans une agglomération comme Liège, 10% de part modale cyclable en 2030. Lors de la dernière législature, le ministre de la mobilité Carlo Di Antonio n’a accordé que 5€/an/habitant au vélo (Pays-Bas = 25€). Ecolo propose un financement annuel structurel de 25€/habitant/an assorti d’un budget supplémentaire exceptionnel pendant 4 ans de 25€/habitant/an destiné à rattraper le retard de la Wallonie. Avec de tels moyens, la Wallonie (et notamment les villes) pourra enfin évoluer rapidement en faveur du vélo, ce qui contribuera à répondre à l’urgence climatique, à l’amélioration de la qualité de l’air, au défi de la mobilité et surtout aux attentes de la population et notamment des jeunes.”

 

Sarah Schlitz, Députée fédérale et conseillère communale en charge du vélo

Veronica Cremasco, tête de liste à la région

Johan Tirtiaux, candidat à la région et militant du GRACQ Liège