Alors que les experts européens ont décidé ce 8 mars de postposer d’un an, la réponse à la demande de Monsanto d’autorisation de commercialisation prolongée du glyphosate (round up)

Alors qu’ils ont estimé qu’il y avait des zones d’ombre dans les études qui avaient servi de référence à l’avis positif de la commission européenne. Celle-ci ayant considéré le glyphosate comme non cancérogène.

Alors qu’ils ont demandé des études supplémentaires à l’agence européenne des substances chimiques afin de vérifier la nocivité du round up vu les nombreuses études le répertoriant comme probablement cancérogène

Le ministre Borsus s’entête à défendre la position belge favorable à une prolongation de commercialisation de cet herbicide !

Quels sont donc les intérêts qu’il défend ? Les agriculteurs, la santé des citoyens ou les bénéfices des multinationales de l’agrochimie dont Monsanto ?

Les ministres Borsus et De Block avaient le choix entre d’une part:

 un avis rendu fin 2015 par le centre international pour le cancer de l’OMS qui se base sur 300 études scientifiques réalisées sur les composantes du round up : le glyphosate et les adjuvants auxquels il est associé

 un rapport en février 2016, issus de différentes universités et centres de recherches européens spécialisés dans l’examen des substances chimiques pesticides et herbicides ainsi que dans le génie génétique

 une étude réalisée en Allemagne sur les riverains de cultures utilisant le round up : 99 % de ces personnes présentes de résidus de glyphosate dans leurs urines et 3/4 d’entre elles à des taux supérieurs au seuil toléré dans l’eau courante

Ces études et rapports concluent que le round up est probablement cancérogène

D’autre part :

 un avis rendu par l’agence européenne de sécurité alimentaire qui dit qu’il n’y a aucun risque que le round up soit cancérigène. L’agence s’est basée sur des études réalisées par des centres de recherche dépendant d’un consortium d’entreprises de l’agrochimie dont Syngenta et Monsanta (producteur du round up)

 80% des auteurs, les experts ont d’ailleurs refusé de dévoiler leurs déclarations d’intérêts.

 un avis rendu alors que cette même agence européenne reconnaît dans son rapport que les données transmises par les producteurs étaient lacunaires, incomplètes.

Ils ont choisi les intérêts de Monsanto…

Nous sommes face à des lobbys qui utilisent les mêmes armes que les cigarettiers et les producteurs de l’amiante.

Le gouvernement belge adopte les mêmes attitudes que les ministres qui ont fait croire aux citoyens que amiante et tabac n’étaient pas dangereux.

Muriel Gerkens